On parle souvent de la « Zone de Confort ». On dit : « sortir de sa Zone de Confort », on invite rarement quelqu’un à « aller dans sa Zone d’Inconfort ». Si on réfléchit aux mots utilisés, sortir de sa Z. de C. c’est aller vers l’inconnu, vers quoi ? Le vide ? L’inconnu fait peur, c’est le principe d’ailleurs car notre biologie est faite pour rester en équilibre, dans le « confort », là où nos besoins fondamentaux sont satisfaits. On ne va pas dans l’inconnu quand on est bien dans le connu !

On utilise le verbe sortir. Sortir c’est s’en aller, quitter, s’absenter, partir … « Je m’en vais ! » – où ? – « Je ne sais pas mais je pars! » Il faut du courage pour s’éloigner. Est-ce que je pars loin ? Est-ce que je pourrai revenir ? Tant de questions avant de mettre le pied dehors ?

Alors une Zone d’Inconfort, c’est quoi ? ça reste une zone, un espace, quelque chose de tangible, qui existe en soi. Ce n’est pas le vide, le néant. Elle existe et il y a déjà des choses qui l’habitent. Je peux faire un pas vers elle. J’utilise le verbe aller, qui n’est pas un départ mais un acte positif, dans le sens d’avancer. Faire un pas pour y aller. Je vais, je bouge vers un nouvel espace, j’invente, je crée car la vie qui pétille en moi m’invite à essayer.

En fait nous vivons souvent dans des Zones d’Inconfort. Nous allons à l’école pour y apprendre des matières nouvelles, qui nous sont étranges au début. Nous conduisons une nouvelle voiture dont nous maîtrisons pas encore le fonctionnement. Nous allons dans des lieux inconnus auparavant. Nous utilisons des langages que nous n’avons pas encore apprivoisés. Nous rencontrons de nouvelles personnes et nous commençons des relations sans vraiment nous connaître. Nous allons dans un atelier de peinture et de sculpture qui nous attire (clin d’oeil à mes élèves) pour y essayer de nouvelles créations…

Que faisons-nous dans nos Zones d’Inconfort ? La première possibilité est d’être tellement inconfortable que nous voulons juste revenir dans notre première zone. Rentrer à la maison où nous étions si bien … mais, étions-nous vraiment si bien ? La deuxième est de l’apprivoiser et dépasser l’inconfort. La découvrir, apprendre son fonctionnement, son mode d’emploi, ses lois, ses limites et découvrir ainsi les cadeaux qui n’attendent qu’à être découverts.

La Vie est une Zone d’Inconfort permanente. La plante pousse et ses racines avancent dans la terre; elle y trouve de l’eau et des nutriments, parfois des parois limitantes qui l’obligent à détourner son chemin; elle trouve l’air et la lumière, parfois des zones sombres qu’elle va essayer de contourner pour chercher encore la lumière dont elle a besoin. Elle avance toujours, et quand elle est coupée, s’il lui reste encore la vie, elle repousse, parce que c’est son essence profonde.

Alors quelle est notre essence ? Que faisons nous de nos Zones d’Inconfort ? Sommes nous vivants ou figés et apeurés ? Osons nous mettre les mains dans la terre et créer pour laisser s’épanouir notre essence profonde ?

Je vous souhaite une belle journée et de rester vivants

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